L’horizon
C’est quoi au juste l’horizon ?
L’horizon est la limite des
choses visibles et des choses invisibles.
Mais vous êtes-vous demandé
quelle forme avait cette limite ?
Tout d’abord nous devons
imaginer le sol débarrassé de ses accidents de relief comme un immeuble, une
montagne, ou une fosse au fond de laquelle nous nous trouverions.
Tous ces reliefs parasites,
bouchent l’horizon, réduisent la vue, et cela n’a pas grand sens de juger des
limites de notre champ de vision quand on a un bandeau sur les yeux ou
d'étudier le ciel à travers le trou d'une serrure.
Non. Pour comprendre la
nature de l’horizon, nous devons nous imaginer au milieu d’une immense
étendue plate. Par exemple, la mer méditerranée par temps calme.
Nous nageons dans la mer
méditerranée et .......
Et nous voyons à peine
quelques mètres de la mer autour de nous. Pas plus de quelques mètres. Par
contre, nous voyons l’immensité du ciel qui nous domine. Et juste à la limite
de la mer et du ciel, au ras de la mer, nous voyons aussi loin que peut
porter notre regard dans toutes les directions, c'est-à-dire, en principe
jusqu’à l’infini. Seules limites, notre pouvoir séparateur qui pour les
objets éloignés nous rend tributaire de leur grosseur et l’énergie que
véhicule la lumière provenant des objets lointains qui n’est pas forcément
suffisante pour impressionner notre rétine.
Si maintenant nous montons
sur le navire qui nous accompagne, la portion de mer que nous voyons a
beaucoup augmenté (des kilomètres) et si nous grimpons au mat, elle augmente
encore plus, (des dizaines de kilomètres). Mais cette ligne de mer, où
apparaissent et disparaissent les navires, n’est pas vraiment l’horizon.
Au-dessus de cette ligne de mer lointaine nous voyons beaucoup plus loin. Par
exemple nous pouvons voir le soleil qui se lève, ou plus loin encore, une
étoile, ou, plus loin encore, une galaxie.
Et, au regard de ce qu’on
voit du ciel, la portion de terre aperçue est finalement négligeable, tout au
plus quelques kilomètres à côté de dizaines ou de centaines d’années
lumières, autant dire rien.
De plus, à l’échelle de la
Terre, l’Himalaya ou la grande fosse des Mariannes, dans le pacifique,
ne sont que des ridules ou de minuscules boutons de fièvre, puisque leur
amplitude maximale est de 10km alors que le rayon de la terre est de l’ordre
de 6000km.
Depuis le sommet de
l'Himalaya on ne voit que 220 km de terre autour de nous, c’est-à-dire rien à
côté de l'immensité du ciel.
Et si les incidents du
relief sont négligeables à l’échelle de la Terre alors que dire de l’échelle
astronomique ?
En fait tout se passe comme si l’horizon était un
plan tangent à la terre, c'est-à-dire un plan la touchant en un seul point.
La portion de terre qu’on
voit est négligeable et limitée à ce point et à ses alentour.
Par contre on voit tout ce
qui est au ras et au dessus du plan du côté où nous nous trouvons.
Nous pouvons donc accepter
cette définition scientifique de l’horizon d’un lieu :
L’horizon est
le plan tangent à la terre au lieu où l’on se trouve.
Ce plan
sépare les choses visibles (en
bleu sur le dessin) des choses invisibles (en
noir).
Ce plan est aussi celui
des directions horizontales. Tout
mouvement se produisant dans ce plan est dit « horizontal ».
On peut considérer que le
plan horizontal est le plan d’horizon.
Au-dessous de nous, à la verticale du lieu L où
nous nous situons, se trouve le centre O de la terre.
Le rayon terrestre OL est
perpendiculaire au plan.
C’est une règle générale,
toute droite tangente à un cercle, tout plan tangent à une sphère est perpendiculaire
au rayon reliant le point de tangence.
S'orienter sur le plan d'horizon.
C’est sur ce plan que sont
définis les points cardinaux, le
Sud, le Nord, l’Est et l’Ouest.
Pour déterminer les points
cardinaux pas besoin de boussole ni d’arbre moussu.
Le jour, le SUD correspond à la direction dans laquelle
le soleil culmine dans le ciel (on dit qu’il culmine quand il atteint sa
hauteur maximale).
La nuit, le NORD correspond à la direction dans
laquelle on voit l’étoile polaire que nous apprendrons à reconnaître.
Quand on se tourne vers le
SUD on a l’OUEST à droite
et l’EST à gauche. (il
suffit de s’imaginer debout sur la carte de France et tourné vers le SUD) .
Quand on se tourne vers le
NORD c’est le contraire.
La ligne imaginaire qui
joint le SUD au NORD en passant par le zénith est le méridien du lieu ou méridien local.
C'est sur cette ligne que tous les astres (dont le soleil) culminent dans le
ciel. .
Pour compléter le repère
nécessaire à notre orientation, un fil à plomb suffit pour
déterminer la direction du rayon terrestre et du centre de la terre. Cette
direction indique vers le haut le ZENITH (le
point le plus haut du ciel) et vers le bas, vers le centre de la terre, le
point opposé au ZENITH c'est à dire le
NADIR.
L’horizon : comment
ça marche ?
En fait c'est la rotondité
de la terre qui nous empêche de voir sous le plan d'horizon.
Nous nous imaginons comme
le bonhomme rouge en un lieu à la surface de la terre mais bien sûr dans un
dessin à l'échelle nous serions tout juste un point minuscule de cette
surface et le bateau ne serait pas beaucoup plus grand.
Si nous traçons une ligne
joignant un point (céleste ou terrestre) situé sous le plan d'horizon au
point qui nous représente, cette ligne traverse forcément la terre.
Si l'on fait abstraction de
la réfraction, les rayons lumineux provenant de sources situées sous
l'horizon se déplacent en ligne droite, et se heurtent à la terre qui est
opaque, ce qui fait qu'aucun rayon lumineux provenant de l'espace situé en
dessous de ce plan ne peut venir impressionner notre rétine. Et, en conséquence,
leur source nous est invisible.
Quand un objet terrestre,
par exemple un bateau apparaît à l’horizon, c’est qu’il franchit le plan
d'horizon et qu'il « émerge » du même côté que nous.
Dès l'instant où il
apparait à l'horizon, on peut imaginer un segment de droite, intégralement
visible, reliant le bateau et notre œil et ce segment correspond
au trajet des rayons lumineux qui viennent impressionner notre rétine pour
former son image.
Tant que le bateau est sous
le plan, impossible de tracer un segment de droite nous reliant au bateau qui
ne traverse pas la terre. Or nous savons que la terre est opaque aux rayons
lumineux.
Pour
les objets célestes, le soleil, la lune, les étoiles, les
planètes, qu’on appelle aussi « les astres », c’est le basculement
du plan d’horizon, entraîné par la rotation de la terre, qui les dévoile ou
les cache selon leur situation à un moment donné.
On dit des astres qui
deviennent visibles « qu’ils se lèvent » .
Et de ceux qui deviennent
invisibles « qu’ils se couchent ».
La terre tournant d’Ouest
en Est, (comme si l’Amérique tendait à prendre la place occupée par l’Europe dans
l’espace) les objets célestes deviennent visibles à l’Est de l’horizon, le
levant et ils deviennent invisibles quand ils sont happés par l’Ouest de
l’horizon (le couchant).
Si le soleil est du même
côté de l’horizon que l’observateur, il fait jour.
Si le soleil est de l’autre
côté de l’horizon, par rapport à l’observateur, il fait nuit.
La période de transition
entre le jour et la nuit (ou la nuit et le jour) s’appelle le crépuscule.
Cela dit, les étoiles et
les planètes qui se trouvent dans le ciel diurne, c’est à dire du même
côté du plan d’horizon que le soleil et l’observateur, ne sont pas
visibles, car on a besoin de l’obscurité pour les voir. En somme, si une
étoile se lève quand il fait jour, on ne la voit pas.
Seule la lune est visible
aussi bien dans le ciel diurne que dans le ciel nocturne.
Mais c’est par pur
cabotinage.
Sur le dessin qui montre
comment s'orienter sur le plan d'horizon, le ciel à la forme d'un hémisphère
reposant comme une cloche à fromages au-dessus de l'observateur et l'horizon
a la forme d'un disque. Pourquoi ?
Dans un premier temps, on
s'intéresse à la position des objets dans le ciel, pas à leur distance à la
terre.
De ce point de vue, il est
pratique de considérer que tous les objets célestes sont à la même distance
de nous, une distance très grande, qui constitue le rayon de la sphère céleste.
Le plan d'horizon coupe
donc cette sphère selon un cercle et de ce fait, il a la forme d'un disque
dont l'observateur occupe le centre.
Quand on est sur une
surface théorique parfaitement plate, il n'est pas anormal de considérer que
tous les points de l'horizon sont à égale distance de nous, autrement dit que
la ligne d'horizon est un cercle.
Un objet céleste deviendra
visible ou invisible quand il franchira le cercle d'horizon.
On dira d'un astre (soleil,
planète, lune , étoile) qui franchit le cercle d'horizon qu'il se lève ou
qu'il se couche.
Position relative des plans d’horizon et d’équateur
Prenons maintenant un peu
de recul.
L’horizon est un plan.
L’équateur est un cercle et
ce cercle délimite un disque qui est aussi un plan : le plan de
l’équateur.
S’ils ne sont pas
parallèles, 2 plans se coupent selon une droite et ils forment un angle.
Pour évaluer l’angle de
deux plans, il suffit de les imaginer de profil quand chaque plan forme une
ligne (comme sur notre dessin).
L’angle des 2
lignes est aussi l’angle des 2 plans.
Si les 2 plans et les 2
lignes sont parallèles, les plans forment un angle de 0°.
L’horizon fait avec
l’équateur un angle qui dépend du lieu auquel on se trouve.
La latitude d’un point sur
l’équateur est 0°.
Pour le bonhomme rouge, qui
se trouve sur l’équateur, l’angle horizon – équateur mesure 90°. L’horizon est perpendiculaire à
l’équateur.
La latitude des pôles
est 90°.
Pour le bonhomme blanc qui
se trouve au pôle, l’horizon est parallèle à l’équateur. L’angle horizon –
équateur mesure 0°.
Enfin pour le
bonhomme jaune qui se trouve à une latitude de 45°, l’horizon
fait avec l’équateur un angle qui mesure 45°.
Que remarquons
nous ?
Si la
latitude du lieu est X l’horizon du lieu fait avec l’équateur un angle dont
la mesure en degrés est 90 – X.
À chacun son
horizon, donc.
Par exemple à
Montpellier la latitude est environ 43° et l’horizon fait avec l’équateur un
angle de
90 – 43 = 47°.
Dans ce qui
suit par commodité nous nous intéresserons à un lieu situé à une latitude
comparable à la notre. Disons 45°.
La notion de hauteur par rapport à l’horizon
Une dernière chose :
définissons la notion de « hauteur » des
objets dans le ciel qui nous sera très utile par la suite.
Pour montrer un objet dans
le ciel, on se tourne d’abord, sur le plan d’horizon, dans sa
direction (le sud, le nord, le sud-ouest...) . L’angle que fait cette
direction du plan avec la direction du Nord s’appelle l’azimut. D’où l’expression « tous
azimuts ».
En géodésie, l'Azimut du
Nord est 0°, celui de l'Est 90°, celui du Sud 180°, celui de l'Ouest 270°. En
Astronomie l'Azimut du sud est 0°, celui de l'Ouest +90°.celui de l'Est
270°.
Puis, une fois dans le bon azimut,
nous élevons le bras d’un certain angle vers le haut ou vers le bas, en
direction de l’objet.
L’angle que fait la
direction de l’objet avec le plan d’horizon s’appelle « la hauteur » et elle se mesure en
degrés de –90° à + 90°. . Si la hauteur est positive l’objet est au-dessus de
l’horizon donc il est visible, si la hauteur est négative l’objet est
au-dessous de l’horizon donc il est invisible.
Si la hauteur est nulle,
l’objet est exactement sur l’horizon et on ne le voit qu’en partie.
Le point « le plus
haut du ciel » est situé à la verticale et au-dessus de l’horizon, à une
hauteur de +90° , et on l’appelle le zénith.
Le point diamétralement
opposé qui se trouve sous nos pieds à la verticale du sol s’appelle le Nadir.
Sur le dessin, l’observateur
voit la boule rouge à une hauteur d’environ +45° au-dessus de
l’horizon (on pourrait tout aussi bien dire « au- dessus du sol »
si l’on n’était pas aussi pinailleur).
Mesurer une hauteur en
degrés et l’assimiler à un angle a peut-être quelque chose de
surprenant mais c’est finalement très pratique quand on parle d’objets
célestes et que le seul moyen de les désigner à d’autres est d’indiquer
la direction dans laquelle ils se trouvent.
Pour ceux que ça intéresse,
Azimut et Hauteur sont deux angles qui permettent de définir la position
exacte de n’importe quel objet céleste à un moment de la journée et en un
lieu précis. Ces deux angles forment le
système de coordonnées horizontales.
Abordons maintenant la
notion de sphère céleste.
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