Où l’on
introduit la notion de sphère céleste ...
Il y a cette
histoire de deux mecs passablement éméchés qui font du camping et qui
regardent les étoiles, allongés sur leur lit
de camp.
L’un dit « tu n’as rien remarqué ? » Et l’autre commence
un discours enflammé sur la beauté du ciel, les galaxies, la grande et le petite ourse, le mouvement des étoiles. Mais au bout
d’un moment le premier l’interrompt pour dire «
Oui, mais est ce que tu as remarqué qu’on nous a
piqué la tente ?».
Évitons, nous
aussi, de nous laisser distraire par le vol de la tente et concentrons-nous
sur le ciel.
Tout commence,
en effet, avec la constatation que les étoiles bougent au cours de la nuit de
façon assez conséquente.
Les astronomes
grecs ne furent probablement pas les premiers à vouloir étudier le mouvement
des étoiles mais essayons de suivre, à travers leur exemple, la démarche qui
allait donner à l’astronomie ses premiers fondements scientifiques.
Très tôt, on se rendit compte que, dans
le Sud du ciel, les étoiles imitent le soleil ou la lune. Elles se lèvent,
toujours à l’Est de l’horizon, montent dans le
ciel, culminent plein sud, sur le méridien, et redescendent se coucher
à l’Ouest. La seule différence avec le soleil ou la lune, est qu’une
étoile se lève toujours au même endroit sur l’horizon et non pas tantôt au
Sud Est, tantôt à l’Est, tantôt au Nord Est comme le font les autres astres.
Nous verrons
que l’arc qui joint l’Est exact à l’Ouest exact et qui culmine sous nos
latitudes à une hauteur d’environ 45° au dessus de
l’horizon Sud s’appelle « l’équateur céleste ».
C’est la trajectoire
que suit le soleil le jour des équinoxes. Une trajectoire qui a toute
l’apparence d’un demi cercle.
Vers le Sud,
les étoiles décrivent des arcs, plus ou moins tendus sur l’horizon,
plus ou moins longs, mais qui ont l’air parallèles à l’équateur céleste.
Ça c’est quand
on se tourne vers le Sud.
Mais quand on
se tourne vers le Nord c’est une autre histoire. De ce côté-là les étoiles
décrivent carrément des cercles centrés sur l’étoile polaire, une étoile de
la petite ourse qui indique la direction du Nord exact.
Les phénomènes
que nous venons de décrire sont ceux qu’on observe au cours d’une nuit
complète sauf que les mouvements sont bien plus lents que sur l’animation
proposée. Dans la réalité, il n’est pas rare qu’une étoile du Sud n’ait
pas le temps de faire tout le trajet entre l’Est et l’Ouest au cours d’une
nuit.
Quant aux
étoiles du Nord, leur rotation autour de la polaire s’effectue à la vitesse
de 15° par heure. Il leur faudrait donc un jour entier pour faire un tour
complet et au cours d’une longue nuit de 12 heures, elles ne feront jamais
qu’un demi tour.
Pour illustrer
nos propos, voici ce qu’obtient le canadien,
Denis Bergeron, quand il braque son télescope prolongé par une caméra
CDD vers la polaire et qu’il laisse tourner pendant une bonne partie de
la nuit.
Les images du
début sont des instantanés montés en un film accéléré dont la durée réelle
est probablement plusieurs heures. On voit bien que les étoiles tournent sans
qu’on puisse exactement juger de leurs trajectoires.
L’image de la fin, elle, n’est pas un film mais une photographie obtenue en
laissant l’objectif ouvert pendant plusieurs heures. Elle montre bien qu’en
direction du nord, les étoiles décrivent des cercles parfaits, centrés sur la
polaire.
Centrés sur la
polaire ? Ce n’est pas si sûr.
Mettez le
pointeur de votre souris exactement au centre de la rotation et essayez de
repérer Polaris par ce procédé.
Déception
! il n’y a pas d’étoile au centre du
dispositif.
Mais pour
tempérer votre déception, n’oubliez pas que ces photos sont prises à travers
un télescope dont le grossissement dilate les distances. En fait les étoiles
tournent autour d’un lieu qu’on appelle « pôle nord céleste » et l’étoile
polaire est l’étoile notable la plus proche du pôle nord céleste. Le
télescope grossit donc la distance entre Polaris et le pôle
, mais à l’œil nu, il serait difficile, pour ne pas dire impossible,
de mettre en évidence le léger décalage entre les deux.
Et je n’ose pas
vous dire qu’en fait le pôle nord se balade et décrit un cercle relativement
ample dans le ciel parmi les étoiles à cause d’un phénomène appelé «
précession ». . Il est vrai qu’il bouge, mais sa
vitesse est si faible qu’il faut plusieurs siècles d’observation pour
détecter à l’œil nu l’amorce d’un mouvement. Par exemple, il a fallu 1500 ans
pour que Novarra, le maître italien de Copernic,
remarque que le pôle Nord avait très légèrement bougé (2°)
par rapport à ce qu’il était dans l’antiquité grecque. Donc, à
l’échelle d’une vie, on peut sans problème considérer qu’il est immobile.
En ce qui nous
concerne, nous oublierons rapidement ce léger accroc à nos certitudes pour
considérer que le pôle nord et l’étoile polaire sont confondus.
Nous avons donc
en apparence deux mouvements différents pour les étoiles qui décrivent au Sud
des portions de courbes et au Nord des cercles parfaits.
Comment faire
le lien entre ces deux mouvements ?
Les astronomes
de l’antiquité, notamment les grecs, ont mis un certain temps à réaliser
qu’en fait il s’agissait de deux aspects d’un mouvement d’ensemble qui anime
le ciel tout entier. Car cela est loin d’être évident.
Pour
parvenir à ce résultat, il va falloir d’abord remarquer que toutes les
trajectoires stellaires visibles (celles du sud comme celles du nord) sont en fait des cercles ou des arc de
cercles, établir que le centre de ces trajectoires n’est pas Polaris
elle-même mais un point situé sur l’axe qui joint Polaris à l’observateur (ce
qui explique leur apparente concentricité) .
Et puis, surtout, après avoir remarqué que l’ensemble de ces
cercles semble former une enveloppe sphérique contenant la terre, abandonner
l’idée pourtant tentante que le mouvement est propre aux étoiles, pour
considérer qu’en fait toutes nos observations seraient cohérentes si le ciel
était sphérique, en rotation autour d’un axe invisible reliant Polaris à
l’observateur, et que les étoiles étaient fixes, clouées sur cette
sphère.
En fait le
synchronisme du mouvement des étoiles (toutes décrivent un tour complet en
une journée) trouve son explication dans le fait qu’il s’agit du mouvement de
la sphère qui les supporte et non pas d’un mouvement propre à chaque étoile.
Même si elle
est fausse cette nouvelle vision du cosmos, (dont le génial découvreur
restera inconnu), va rapidement s’avérer très
fertile et permettre à l’astronomie de faire d’énormes progrès, car si le
ciel est une sphère semblable à la terre, et que les étoiles y occupent une
position fixe, (comme les villes sur la terre) , on va pouvoir faire des
cartes du ciel ce qui va favoriser l’étude (et surtout la
quantification) de tous les phénomènes qui s’y déroulent. D’ailleurs,
la vision d’un ciel sphérique est à ce point utile qu’aujourd’hui encore elle
prévaut dans le domaine de l’astronomie de position où elle excelle pour nous
indiquer avec exactitude dans quelle direction il faut pointer son regard ou
son télescope pour observer tel objet ou tel évènement.
Voyons sur une illustration à quoi
ressemble le cosmos des grecs anciens.
La sphère
céleste est faite d’une substance transparente qu’on appelle l’éther.
Elle supporte
les étoiles qui y sont fixées et elle est animée d’un mouvement de rotation,
autour d’un axe reliant son pôle Nord et son pôle Sud qui lui est
diamétralement opposé. Du fait que l’axe de rotation du cosmos, l’axe du
monde, passe par Polaris, c’est la seule étoile qui semble immobile dans le
ciel. Les autres sont entraînées par le mouvement de la sphère.
L’horizon
terrestre est un plan opaque qui coupe la sphère en deux parties égales et ce
que nous appelons « ciel » est la partie de la sphère céleste qui surplombe
le plan horizon.
Les étoiles
situées prés du pôle nord céleste sont toujours
présentes dans le ciel, on les appelle les étoiles « circumpolaires».
D’autres
étoiles se lèvent et se couchent, d’autres ne sont jamais visibles depuis un
lieu donné.
L’horizon nous cache
les étoiles qui sont situées prés du pôle Sud
céleste. Pour parvenir à les voir il faut
franchir l’équateur et choisir un point d’observation de l’hémisphère sud de
la terre.
L’observateur occupe
le centre de cette sphère ce qui signifie qu’il est situé sur l’axe de
rotation de la sphère, autrement dit, il peut imaginer l’axe du monde comme
une ligne qui joint le lieu où il se trouve à l’étoile polaire.
Les
astronomes grecs nommèrent assez judicieusement : « sphère des fixes » la sphère qui supporte les
étoiles car bien qu’elle soit en rotation, les étoiles, elles restent
toujours à la même place, à la même distance les unes des autres, comme si
elles étaient clouées sur cette sphère transparente.
Les « mobiles » sont les objets qui bougent parmi les étoiles à
savoir : le soleil, la lune et les planètes. Les comètes n’en faisaient pas
partie car on ne savait pas prévoir leur mouvement (il faudra attendre Halley
1705) et de plus on les considérait comme des phénomènes atmosphériques
c'est-à-dire des phénomènes se déroulant entre le ciel et la terre.
On ne mit pas
longtemps à observer que les mobiles suivaient toujours la même route sur la
sphère des fixes (tous les mobiles se déplacent sur un grand cercle de la
sphère qui traverse les constellations du zodiaque) mais comme ils n’allaient
pas tous à la même vitesse et que de plus les planètes se livraient à
quelques excentricités comme revenir en arrière de temps en temps ou briller
plus ou moins, on inventa une sphère ou même plusieurs pour chaque mobile.
Aujourd’hui, la
sphère des fixes est devenue la « sphère céleste » car on ne l’utilise plus
que comme un repère astronomique (elle ne joue plus aucun rôle dans
l’explication du mouvement des planètes) et on considère que c’est sur elle
que se déroule le mouvement des mobiles dés lors
que notre but est simplement de les localiser parmi les étoiles.
On a donc une
sphère constellée d'étoiles qui occupent sur elle une position fixe. Cette
sphère fait en 24H un tour + un petit chouïa (1°) ce qui explique que le ciel
nocturne change d'aspect de saison en saison. Sur cette sphère on trouve
aussi les mobiles dont le mouvement diurne semble dû à la rotation de la
sphère. Si on l'observe au cours d'une nuit le mobile semble ne pas bouger
par rapport aux étoiles qui l'entourent mais une observation plus fine sur
une longue durée montre que le mobile se déplace imperceptiblement sur la
sphère et que tous les mobiles parcourent le même grand cercle (incliné par
rapport à l'équateur et aux parallèles) et se déplacent dans le même sens
(bien que de temps en temps les planètes semblent revenir en arrière pour une
courte période avant de poursuivre leur mouvement normal).
Mais le
raisonnement qui a conduit à l’invention (ou à la découverte) de cette
sphère, si utile aux astronomes et indispensable à la compréhension
de la mécanique céleste, comporte encore quelques aspects bien
mystérieux. Essayons d’y voir plus clair.
En ces temps
lointains, que la terre, autrement dit le séjour des Dieux soit le centre de
cette sphère n’avait rien d’étonnant.
Mais un fait
demeurait étonnant : comment expliquer que chacun de nous, qu’il se trouve à
Athènes, à Alexandrie ou en train de contribuer au cycle de l’azote, le cul à
l’air, dans une vigne du côté de Narbonne poétiquement baignée par le clair
de lune, en soit apparemment le pivot ?
Puisque, où que
nous trouvions, la sphère des fixes semble
tourner autour d’un axe qui passe par nous !
Le doigt de
Dieu nous aurait il personnellement désigné pour assumer cette tache
surhumaine de faire tourner le cosmos ?
Autre motif
d’étonnement : si sur Terre on fixe deux points distincts de l’horizon,
par exemple deux arbres, et qu’on entreprend d’en faire le tour, tout en restant
éloignés d’eux, l’angle sous lequel on va voir les deux arbres va changer au
cours de notre déplacement. Il y a même un point depuis lequel on va les voir
alignés avec nous donc confondus.
Or,
bizarrement, si l’on regarde deux étoiles lointaines, par exemple Rigel et
Bételgeuse, qu’on les regarde depuis n’importe quel lieu sur Terre, depuis
Montpellier, depuis les pôles ou depuis l’équateur, on les voit toujours sous
le même angle. Mieux : qu’on les regarde en Janvier ou en Juillet
, on les voit toujours sous le même angle alors que la terre a
parcouru environ 450 millions de kilomètres sur son orbite autour du soleil
entre ces deux dates.
En fait, cela
n’est possible que si
le rayon de la terre, et même le rayon de l’orbite de la terre autour du
soleil sont minuscules au regard des dimensions de la sphère céleste. Si minuscules qu’un mouvement à
leur échelle, même s’il nous paraît phénoménal, est dérisoire et ne compte
pas à l’échelle astronomique.
Au regard des
dimensions de la sphère céleste, la terre est un point minuscule qui en occupe
le centre.
Nous avons
quitté la géographie pour l’astronomie.
Désormais, nous
appellerons « Equateur céleste »
la trace (le prolongement) de l’équateur terrestre sur la sphère céleste.
Et « pôles célestes » les lieux où l’axe Nord Sud de
la terre, la ligne des pôles de la terre, coupe la sphère céleste.
L’équateur
céleste partage la sphère céleste en deux hémisphères. Celui que nous avons représenté
en jaune sur le dessin contient l’hémisphère nord de la terre. Nous
l’appellerons donc hémisphère céleste Nord.
L’autre, le
bleu contient l’hémisphère sud de la terre, nous l’appellerons l’hémisphère
céleste sud.
Comme les
étoiles sont fixes sur la sphère il y aura désormais les étoiles de
l’hémisphère sud et les étoiles de l’hémisphère nord.
On reconnaîtra
les lignes tracées sur la sphère aux étoiles qu’elles supportent (par exemple
les étoiles de l’équateur) ou aux
constellations qu’elles traversent.
Le pôle nord
céleste lui-même correspond à une étoile nommée Polaris, l’étoile polaire.
Aucune étoile
notable ne coïncide avec le pôle Sud.
il ne
fait aucun doute, désormais, que la sphère céleste hérite sa topologie
de la sphère terrestre.
Le dernier
dessin montre comment l’observateur se positionne dans l’hémisphère visible,
au-dessus de l’horizon (bleu foncé).
L’observateur
est tourné vers le Sud, il voit la moitié de l’équateur céleste comme un
demi-cercle reliant l’Est à l’Ouest et culminant au Sud à environ 45° de
hauteur au-dessus de l’horizon. En balayant le ciel, l’observateur peut
voir une petite partie de l’hémisphère sud de la sphère céleste, sous
l’équateur (en bleu sur le dessin) et une grande partie de l’hémisphère nord (en
jaune). Ce serait le contraire si l’on observait le ciel depuis l’hémisphère
sud de la terre.
Quand
l’observateur se tourne vers le Nord, le pôle Nord céleste est devant lui à
une hauteur d’environ 45° c'est-à-dire à mi hauteur
entre le zénith et l’horizon.
Dans le
chapitre précédent (celui sur l’horizon) , nous
avons appris que si la latitude du lieu est X , l’angle entre l’horizon et
l’équateur est 90–X ce qui explique pourquoi on voit le point culminant de
l’équateur à une hauteur de 90–X degrés au dessus
de l’horizon Sud.
Et bien la
hauteur du pôle Nord sur l’horizon Nord est égale à la latitude du lieu.
C’est donc X degrés, 43° pour Montpellier.
Si la
latitude du lieu où l’on observe le ciel est X. (X = 43° à Montpellier)
La hauteur du
point culminant de l’équateur sur l’horizon Sud
est 90–X degrés. (47° à Montpellier)
La hauteur de
la polaire sur l’horizon nord est X
degrés. (43° à Montpellier)
X et 90–X, peut
être que le fait que l’axe Nord Sud est perpendiculaire au plan de l’équateur
n’est pas étranger à la relation entre ces 2 nombres.
Maintenant,
imaginez que vous êtes situé au centre d'une pièce sur un plateau tournant.
Si, alors que que le plateau est en mouvement, vous regarder le lustre qui est situé
juste au-dessus de vous, vous voyez ce lustre tourner. Si vous ignorez que
vous êtes sur un plateau tournant, il vous est impossible de dire si c'est
vous qui tournez ou le lustre et toute la pièce avec lui. Eh bien pour le
ciel c'est la même chose. Aujourd'hui, nous savons que ce n'est pas le ciel
qui tourne mais la terre autour de son axe nord sud. En fait la rotation de
la sphère n'est qu'un mouvement apparent. En réalité c'est la terre qui en
tournant sur elle-même autour de son axe nord - sud, joue le rôle du plateau
tournant et tant que nous ignorons que la terre tourne sur elle-même tout
porte à penser que c'est le ciel qui tourne puisque nous le voyons bouger par
rapport à un repère (les montagnes, les maisons, les champs, la forêt) qui lui
semble indubitablement fixe.
Malgré quelques
savants velléitaires, il faudra des siècles et des siècles avant que la
vérité s'impose aux hommes suite aux travaux de Copernic, Kepler et
Galilée.
Mais même
aujourd'hui, sachant ce que nous savons, lorsque notre ambition est juste
d'observer le ciel et d'en comprendre la mécanique, il est quelquefois bien
pratique de considérer que c'est la sphère
céleste qui tourne, et que les mobiles se déplacent imperceptiblement sur
elle selon une loi qui ne demeurera pas longtemps mystérieuse.
En conséquence
ne vous étonnez pas si par la suite, il nous arrive encore d'invoquer cette
image d'un ciel en mouvement.
Reste à
résoudre une question : je viens de prétendre qu’il était équivalent de
considérer que c‘était la sphère qui tournait autour de nous ou nous qui
tournions sur nous même à l’intérieur de la sphère. Ensuite nous avons
dit que nous devons ce mouvement à la rotation de la terre. Soit. Mais à
aucun moment le mouvement de la terre ne nous fait tourner sur nous-même.
Alors qu’est ce que j’entends par là ?
Dans
la réalité, la terre tourne sur elle-même et vous, vous vous situez sur
l’horizon et vous tournez avec elle (dessin de gauche) .
La terre
tournant dans le sens de la flèche, d’ouest en est,
le bonhomme est sur le point de disparaître derrière elle, vers
l’est de l’horizon. C’est donc vers l’Est de l’horizon que vont apparaître de
nouvelles étoiles, tandis que celles qui sont visibles vont se coucher à
l’Ouest de l’horizon.
Pour imaginer
qu’on tourne sur soi-même, il faut faire encore un effort d’imagination et
imaginer la scène à l’échelle de la sphère céleste (dessin de droite).
Cette fois,
plus de doute, la terre et nous-mêmes sommes réduits à un point, donc nous
tournons forcément sur nous-mêmes puisque nous sommes intégrés au centre de
la sphère et à l’axe de rotation.
L’axe de
rotation ; que nous nommons parfois abusivement «
l’axe du monde» est bien une droite qui va de l’observateur à l’étoile
polaire, l’étoile qui se trouve au zénith du pôle nord de la terre.
De plus,
il suffit de regarder ces deux dessins pour comprendre que lorsqu’on fait
varier la latitude du lieu d’observation, on fait varier l’inclinaison de
l’horizon par rapport à l’axe Nord - Sud de la sphère et ce faisant, il est
possible que des étoiles qui jusque-là étaient toujours hors de portée de
notre regard, cachées par l’horizon, deviennent enfin visibles.
Placez le
bonhomme rouge dans l’hémisphère Sud de la terre (ce qui revient à faire
tourner le plan d'horizon autour du point terre jusqu'à ce que le petit
bonhomme ne voit plus le pôle nord) et le pôle sud
de la sphère céleste va entrer dans son champ de vision. Alors que de là où
il est, il ne le verra jamais.
Dans la
position du dessin, on voit que lorsque la terre va tourner sur elle-même,
l'extrémité SUD de l'horizon qui touche la sphère céleste, va décrire sur
cette sphère un petit cercle qui délimite 2 calottes sphériques, une grande
et une petite.
La grande, au
nord, est la partie de la sphère céleste qu'on pourra voir, à un moment ou à
un autre depuis notre latitude.
La petite, au
sud, est composée des étoiles qu'on ne verra jamais depuis notre latitude.
Si le
petit bonhomme était sur l'équateur, son horizon contiendrait l'axe de
rotation de la terre. Il verrait tout le ciel et au cours d'une rotation et
l'étoile polaire serait située exactement sur son horizon Nord.
Finalement tout
s’explique...
Enfin, presque
tout, car il reste encore des tas de trucs à découvrir.
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