Déterminant d’une matrice carrée

 

Ordre 2 :

le déterminant de M =  est noté  et évalué à    det (M) =  ad bc

 

Le déterminant d’une matrice est donc un nombre réel obtenu en combinant ses coefficients selon une recette particulière.

Ceci dit, on va voir que quand on sait calculer le déterminant d’ordre n , on sait aussi calculer le déterminant d’ordre n+1.

Ce qui signifie que si l’on sait calculer un déterminant d’ordre 2, on va pouvoir, sans trop de difficultés, calculer les déterminants d’ordre 3, 4, et plus.

 

Ordre 3 :

Comment calculer le déterminant suivant  ?

 

 

Les signes affectés aux coefficients (signes de position) seront :

  On attribue un + à a11 puis on alterne dans une ligne ou colonne quand l’indice croit

 

 

En barrant la 1ere colonne et successivement la 1ere ligne puis la 2e , puis la 3e , comme dans l’encadré ci-dessous, ce qui reste visible dans chaque cas est une matrice d’ordre 2 dont on sait calculer le déterminant .

On calcule ce déterminant affecté du signe de position de a i k et on appelle le résultat

cofacteur de a i k , a i k étant le coefficient de la première colonne dont la ligne a été barrée.

 Le cofacteur de a i k est un nombre que nous noterons c ( i , k )

 

 

Le déterminant de la matrice d’ordre 3 est égal à la somme des a i k . c(i,k)

det (M) = =  = +a (eifh) d ( bihc)+ g (bfec)

 

cette façon de faire utilise pour le calcul exclusivement les coefficients de la 1ere colonne et leur cofacteur.

On dit qu’on développe le déterminant par rapport à la première colonne mais on aurait pu le développer de la même façon par rapport à n’importe quelle colonne ou n’importe quelle ligne.

 

Si on développe le déterminant par rapport à la 1ere colonne, il revient au même d’affecter à a le signe + , à d le signe et à g le signe + . On multiplie chaque coefficient affecté de son signe par le déterminant de la matrice d’ordre 2 qu’on obtient en barrant la ligne et la colonne du coefficient et on fait la somme.

Mais on ne perd pas de vue qu’en réalité c’est c ( i , k) qui intègre le signe de position.

Chaque coefficient de la matrice a un cofacteur construit en affectant de son signe de position le déterminant obtenu quand on barre sa ligne et sa colonne.

Par exemple, c (2 , 2) cofacteur de a22 est 

Tout coefficient ayant un cofacteur ; il est possible de  développer le déterminant par rapport à n’importe quelle ligne ou colonne, mais exclusivement par rapport à une ligne ou à une colonne.

Dans chaque cas, le déterminant calculé sera le même nombre.

 

Plus il y a de 0 dans une ligne ou une colonne plus on a intérêt à développer le déterminant par rapport à elle. Les calculs s’en trouvent facilités.

 

 

Remarques :

Quel que soit l’ordre de la matrice, la règle qui permet d’affecter les signes de position est la même

On peut définir un déterminant d’ordre 1 comme le nombre qui reste visible quand on barre une ligne et un colonne dans une matrice d’ordre 2 . Dans ce cas, la procédure qui nous permet de calculer un déterminant d’ordre 2 connaissant les déterminants d’ordre 1 est la même que celle qui nous permet de calculer un déterminant d’ordre 3 connaissant les déterminants d’ordre 2.

Quand on sait calculer un déterminant d’ordre 3 , on sait calculer un déterminant d’ordre 4 .

Par récurrence, on peut calculer tous les déterminants quel que soit leur ordre.

 

Propriétés des déterminants

Si on appelle L1, L2 , L3 les vecteurs lignes de la matrice M et C1, C2, C3 ses vecteurs colonnes qu’on sait appartenir à l’espace vectoriel Rn  (Kn  dans le cas général) .

On peut noter det (M) soit det (L1, L2, L3) soit det (C1, C2, C3)

 

Alors, on a det (L1, L2, L3) + det (L1, L’2 , L3) = det (L1, L2+L’2 , L3)

 Idem pour les colonnes

 

Et det (L1 , λL2 , L3) = λ det (L1, L2 , L3)  

Idem pour les colonnes.

 

Donc si A et B sont des vecteurs fixes et X un vecteur variable

on peut considérer que l’application X det (A, X, B) est une application linéaire de Rn dans R .

 

Règle importante : si le déterminant d’une matrice est non nul, la matrice est inversible et si il est nul, la matrice n’est pas inversible

 

Pratiquement

Si deux lignes sont identiques ou si l’une est le produit de l’autre par un scalaire

(L3 = λL1 ) ( système lié , matrice non inversible), le déterminant est nul

det (L1, L1, L3) = 0

Donc , si on ajoute à une ligne une combinaison linéaire des autres le déterminant est inchangé

det (L1, L2+K1L1+K2L3 , L3) = det (L1,L2,L3) + K1 det (L1,L1,L3) + K2(L1,L3,L3) = Det(L1,L2,L3)+0+0

On a donc intérêt à ajouter à une ligne (ou colonne) d’autres lignes ou combinaisons d’autres lignes (ou colonnes) pour obtenir un maximum de coefficients nuls dans cette colonne et développer le déterminant par rapport à cette ligne (ou colonne). Le calcul en sera facilité.

Si on échange deux lignes le déterminant est multiplié par 1 :

        det(L1,L2,L3) = – det (L2,L1,L3)

En effet :

det(L1,L2,L3) = det(L1+L2,L2,L3)=det(L1+L2, -L1,L3)=det(L2,-L1,L3) = – det(L2,L1,L3)

On remplace L1 par L1+L2 puis L2 par L2 – (L1+L2) , puis L1+L2 par (L1+L2) – L1, puis linéarité

Si A est une matrice de M n  det(λA) = λn det (A)

le déterminant d’une matrice triangulaire est égal au produit des coefficients de sa diagonale

 

 

Calcul de la matrice inverse à partir des cofacteurs et du déterminant

 

Cofacteurs

Quand je développe le déterminant par rapport à la colonne 1  j’ai une formule du type

Det (M) = a 11 . C( 1, 1) + a 12 . C (1,2) + …. + a 1n . C(1,n)   

C( i , k ) incluant le signe de position

Idem quand je développe le déterminant par rapport à une autre colonne ou à une autre ligne.

Donc, à chaque a ik il correspond un nombre C ( i , k ) qu’on appelle son cofacteur .

C’est le déterminant obtenu en supprimant la ligne i et la colonne k , affecté du signe de position .

 

Cofacteurs et matrice inverse

En calculant tous les cofacteurs, je peux faire correspondre à la matrice M une matrice dont les coefficients b ik sont de la forme . J’appelle cette matrice m .

 

On obtient la matrice transposée tM  d’une matrice M en échangeant ses coefficients

a ik et a ki ce qui revient à construire la matrice symétrique de M par rapport à la diagonale principale.

 

la transposée de m (dérivée de M grâce aux cofacteurs divisés par le déterminant de M) est M-1 matrice inverse de M.

 

Exemple

M =  admet pour cofacteurs  et pour déterminant det(M) = 2 – 3 = – 1

 

La matrice correspondante m obtenue grâce aux cofacteurs divisés par le déterminant est

m = .

 

La transposée de m est  . C’est M–1

 

En effet si

X = 2x + 3y         on a aussi          x = –X + 3Y

Y = x + y                                           y = X – 2Y

(Matrice M)                                    (Matrice M–1)

 

Ceci dit, on a plus vite fait de résoudre le système en considérant que X et Y sont connus et x et y inconnus.